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LES RIVERAINS DE LA BUTTE-AUX-CAILLES

Aimer son quartier et protéger son cadre de vie

Nos actions auprès de la Préfecture de Police de Paris :

                                                                                                                                                           

Notre conception du partage de la voie publique et notre appel à un arrêté préfectoral sur la vente à emporter et la consommation d’alcool sur la voie publique

 

L’idée que l’usage de la voie publique doit être partagé entre ses usagers réunit tout le monde. Mais la conception de ce partage et les conséquences pratiques à en retirer divisent :

 

Position 1 : partager l’espace public, c’est permettre à tout le monde  d’occuper la voie publique pour l’usage personnel qui lui convient et notamment pouvoir y stationner debout ou assis au sol  afin de discuter  à plusieurs, rire, crier, chanter en consommant de l’alcool qui plus est.

 

Position 2 : l’usage de la voie publique doit se résumer à y circuler, sans y stationner autrement qu’à l’occasion des quelques rencontres de voisinage ou  d’amitié que l’on peut faire, rencontres qu’ils trouvent normal de poursuivre, le cas échéant, au café ou chez l’un ou l’autre.

 

Ces deux positions ne peuvent plus cohabiter dans une société lorsqu’il advient, comme c’est le cas à la Butte aux Cailles et dans de nombreux autres quartiers de centre-ville, que des habitants d’un quartier se plaignent que les usages issus de la position 1 les privent de toute possibilité de trouver à leur domicile la tranquillité à laquelle ils aspirent, notamment la nuit, lorsqu’ils veulent dormir.

 

Aujourd’hui, un puissant mouvement lobbyiste, réunissant des représentants de l’économie de la nuit et des élus souvent oublieux de leurs promesses électorales, prône un changement de « paradigme » (c’est eux qui causent ainsi) dans notre société. Leur postulat est que la nuit est l’équivalent du jour à tous égards. Ils en déduisent que la Ville devrait donc vivre 24H/24, tant pour faire du sport, acheter tout ce qu’on voudrait et, bien sûr, fréquenter les bars et autres établissements noctambules, en dépit des données médicales qui montrent que l’Homme est un animal diurne dont la santé est affectée lorsqu’il est soumis à un rythme noctambule (cf. mortalité précoce des travailleurs de nuit et pathologies liées aux troubles du sommeil)

 

Suffisamment soucieux cependant de leur image, les promoteurs de ce changement émettent  quelques vœux pieux sur la nécessaire lutte contre l’alcoolisation et autres addictions et promettent des actions diverses en appelant les subventions publiques pour les réaliser.

 
Ils n’hésitent pas à recourir à des travaux prétendument scientifiques alors que dénués de toute rigueur, pour défendre leur cause. Tout particulièrement, ils en appellent à divers sociologues et géographes dont la démonstration est piquante. Avec évidemment un peu plus de circonvolutions dans la façon de l’exprimer, elle se résume à ceci : les mœurs changent, regardez ce qui se passe dans la rue, la société doit s’adapter, il faut que les pouvoirs publics n’entravent pas ce changement qui consiste à prendre possession de la rue pour s’y divertir la nuit représente, ô miracle, une bulle économique. Il faut que les horaires de fermeture des établissements soient étendus plus tardivement. Il faut limiter le droit de se plaindre des nuisances dans les quartiers « festifs », car la priorité est à la fête et seuls ceux qui l’acceptent ont titre à y habiter, les autres n’ayant qu’à déménager. C’est le bien-être de la société toute entière qui en dépend. En dernier lieu, on l’a vu faire à la cité de la Mode à Paris en
septembre 2017.

 

Nous entendons, quant à nous, apporter une contradiction ferme à cette forme d’intoxication des esprits bien démontrée par diverses publications du Réseau « Vivre la Ville ! » auquel nous appartenons.

 

Nous défendons l’idée que le partage de la voie publique n’est légitime que s’il ne pénalise aucun citoyen qui, de son côté, serait dans une situation légitime. Par conséquent, les usages qui transforment une rue ou une partie de rue habitée en vaste terrasse si bruyante que les domiciles des habitants sont envahis par les décibels doivent être empêchés. A cet égard, il ne faut pas perdre de vue le fait qu’il est prouvé médicalement que les effets sur la santé des troubles du sommeil causés par le bruit environnant se produisent même si le dormeur n’a pas conscience du bruit.

 

Il est incontestable que l’on ne peut pas donner la priorité au droit de se divertir sur le droit de se reposer et les Etats doivent faire respecter leur droit national à cet effet, ce que la Cour européenne des droits de l’Homme rappelle depuis 2004 sans la moindre ambiguïté.

 

En droit français, le tapage nocturne est une infraction. Les Préfets de police ont en charge la protection de l’ordre et la tranquillité publique.

 

Ils peuvent notamment prendre des arrêtés interdisant la vente à emporter et la consommation d’alcool sur la voie publique dans des secteurs géographiques délimités et à certains horaires.

 

Dans le quartier de la Butte aux Cailles, les nuisances sonores sont largement causées par des attroupements de personnes consommant des boissons alcoolisées qui leur sont vendues principalement par les bars dans des gobelets plastiques ou que certains ont apportées après les avoir achetées dans d’autres commerces.

 

Nous considérons qu’un arrêté interdisant la vente d’alcool à emporter et la consommation sur la voie publique d’alcool, hors place assise sur une terrasse autorisée, est indispensable pour rétablir la tranquillité des habitants du quartier de la Butte aux Cailles et demandons à bénéficier d’une telle mesure, comme ce fut le cas par le passé.

 

 

 


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