Rectangle à coins arrondis:

LES RIVERAINS DE LA BUTTE-AUX-CAILLES

Aimer son quartier et protéger son cadre de vie

Actions spécifiques, Piétonisation le dimanche :

« PROJET PARIS RESPIRE »

Plénière du conseil de quartier: la mairie sourde

aux arguments des habitants venus s’exprimer

 

Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il y a eu de l’ambiance à l’assemblée plénière du 22 juin. La salle était largement remplie par des habitants inquiets du projet « Paris Respire », que la mairie était venue présenter.


Les contours de l’opération ont été précisés :

- Tous les dimanches de l’année

- De 10H00 à 18H00 ou 20H00 selon la saison.

- Interdiction de circulation des voitures rue de la Butte aux Cailles et ses rues adjacentes jusqu’au boulevard Blanqui.

- Droit de sortir et droit de rentrer pour les habitants seulement sur justificatif en 4 points avec barrières amovibles contrôlées par des agents de la DPSP.

- Des agents de la DPSP pour surveiller les incivilités (effectifs non précisés).

 

M. TRAISNEL, élu d’arrondissement en charge du projet était accompagné d’une représentante de M NAJDOVSKI élu de la mairie centrale. En renfort, M. DUMAS, directeur de cabinet de M. COUMET, maire du 13è a pris la parole ainsi que M. OFFREDO, premier adjoint et chargé de la démocratie locale de l’arrondissement.

 

Malgré la modération apaisante des animateurs du conseil de quartier, les échanges se sont enflammés.


D’un côté des habitants de notre quartier, qui ont soutenu à titre individuel la position par ailleurs exprimée par notre association (
article précédent) : dans la mesure où les nuisances nocturnes pèsent trop lourdement sur le quotidien des habitants, il n’est pas normal de soumettre le quartier à une opération dont ayant vocation à y attirer plus de monde. La densification des flux le dimanche ne saurait, en effet, être sans conséquences pour les habitants : dans leur propre usage de la voie publique, leur tranquillité à leur domicile, la facilité d’y être rejoints par leur famille ou leurs amis motorisés (tout le monde n’est pas parisien voyez vous…).

D’autres habitants proches du périmètre concerné ont signalé les inconvénients que représenteraient pour eux l’installation et la présence des barrières ainsi que l’afflux des stationnements des véhicules avec lesquels différents promeneurs viendraient rejoindre la Butte aux Cailles.

 

Mais rien n’y fit. Les propos des habitants ont été rejetés sans appel par le staff municipal qui n’était pas venu faire de la démocratie participative au conseil de quartier. Ils ont conçu un projet, le présentent aux habitants, pas question de négocier. Les membres du staff municipal n’ont pas  hésité, pour échapper quelques instants au fond de la discussion qui les mettait en difficulté, à  reprocher des tonalités un peu véhémentes dans les propos de certains habitants qui, en réalité, ne faisaient qu’exprimer leur souffrances des nuits non régulées de leur quartier… La déconnexion des élus par rapport à ce qui devrait être leur base était sidérante.

 

Le staff municipal a commencé par soutenir que l’opération améliorerait le quartier. Mais quelle amélioration leur ont répondu les habitants, en disant que justement, les dimanches à faible fréquentation sont leur petit bonheur de la semaine puisque, ne travaillant pas, ils profitent de la face souriante de leur quartier en fait schizophrène entre ses jours et ses nuits. Deux voix d’habitants ont dit que les voitures les gênaient, eux le dimanche… elles étaient bien isolées ces voix…

 

Le staff municipal, enfermé dans une logique administrative d’exploitation de l’espace public du quartier  n’a cessé de répéter que problématique de jour d’une part et problématique de nuit d’autre part étaient à dissocier, entendez bien DI-SOS-SIER. Cependant que les habitants ne parvenaient pas à de leur faire admettre cette réalité pourtant imparable, qui veut que celui, qui vit à la Butte aux Cailles y enchaîne ses nuits et ses jours tout en restant la même personne indissolublement et que donc ils tenaient à l’accalmie dominicale tant que les nuits seraient dans l’enfer des bars. L’approche est frontalement en contradiction avec la logique de développement durable qui, elle, réunit aspects économiques, sociétaux et de santé.

 

Le staff municipal a enfin voulu calmer les craintes en insistant sur le fait que le projet était expérimental et qu’en décembre, on pourrait décider de tout arrêter si l’expérimentation n’était pas probante. Mais ils n’ont pas su répondre aux questions sagaces des habitants qui ont porté sur comment établir que l’expérimentation serait non probante. Dénonçant un stratagème ils ont demandé : qui déciderait, d’après quels critères (propreté, bruit, conflits entre voitures autorisées et passants (le directeur de cabinet de la mairie d’arrondissement a fait référence à une expérimentation « catastrophique »), comment on mesurerait le raté pour les critères retenus. M TRAISNEL a fini par s’engager à produire une grille que l’on soumettrait. Soit, mais aura-t-on la possibilité de faire modifier cette grille à supposer qu’elle soit tout simplement faisable et quelle transparence y aura-t-il dans l’évaluation ?  Quand on voit comment la Ville ose asséner combien l’expérimentation de l’ouverture des parcs et jardins H24 est réussie, alors qu’il existe de forts mécontentements du voisinage dans différents cas (dont Montsouris), il y a de quoi s’inquiéter.

 

Pour parvenir à mettre fin aux échanges et permettre d’en venir à la suite  de l’ordre du jour, l’animatrice du conseil de quartier a suggéré que les habitants saisissent ce conseil et qu’alors une réunion spécifique serait organisée. Il faudra essayer.